Qu’est ce que la compression du nerf cubital coude ?
C’est un syndrome canalaire au coude affectant le passage d’un nerf dans un canal anatomique. Ce canal est constitué de l’épitrochlée (l’os saillant au bord interne du coude) et de structures fibreuses qui contribuent à protéger le nerf en arrière de la saillie osseuse.
Une compression au coude
Dans ce canal le nerf subit des contraintes qui s’aggravent avec l’âge et certaines activités manuelles. Parfois un alitement prolongé peut aussi déclencher le problème.
faire le diagnostic d'une compression du nerf cubital
Des fourmis du 5ème doigt et une perte d’agilité des doigts
Les premiers troubles qui apparaissent sont des troubles sensitifs du 4ème et du 5ème doigt. Au début, ceux-ci surviennent seulement la nuit, puis ils deviennent permanents.
Ensuite, une perte de force de préhension apparait, comme des difficultés pour ouvrir une serrure.
Dans les cas sévères, on remarque une déformation de la main, dite « en griffe ».
L’électromyogramme apporte la confirmation de la compression du nerf cubital, ou nerf ulnaire. Il mesure la conduction nerveuse au-dessus et en-dessous du passage du nerf au coude. Une différence significative entre les deux confirme le problème.
Le traitement de la compression du nerf ulnaire
Le traitement associe le repos, une atelle et parfois la chirurgie
Le repos
- Dans la majeure partie des cas on préconise le repos, parfois associé à une prescription d’anti-inflammatoires.
Une attelle
- Une attelle de repos, coude fléchi à 30°, est souvent proposée quand un facteur positionnel est suspecté.
Infiltration
- Une infiltration de cortisone aide parfois à confirmer le site de compression au coude (il est parfois difficile d’éliminer un autre site de compression possible, comme au poignet).
La chirurgie
Enfin, la chirurgie est proposée dès lors que les signes de compression persistent malgré les mesures de protection
Déroulement de l'opération
la libération du nerf cubital et éventuellement la modification de son trajet
L’intervention est faite en chirurgie ambulatoire le plus souvent, sous une anesthésie loco-régionale. L’intervention débute par l’identification du nerf et la protection des branches nerveuses superficielles. L’incision se situe en arrière du relief osseux, donc peu visible. Le nerf cubital est ensuite libéré de toute contrainte.
En fonction des découvertes en cours d’intervention, il peut être nécessaire de déplacer le nerf en avant du relief osseux ou d’abattre ce dernier (on parle de transposition du nerf). A la fin de l’intervention, on pose un pansement simple qui sera ensuite conservé quelques jours.
les soins post-opératoire
Après l’intervention, le patient est installé dans un lit en salle de réveil, puis retourne en secteur ambulatoire où l’infirmière s’assure de son bien-être. Le patient est ensuite libéré avec prescriptions et recommandations d’usage.
Dès le lendemain nous encourageons le patient à mobiliser ses doigts pour éviter leur enraidissement.
Le patient revoit le plus souvent son médecin traitant quinze jours à 1 mois après l’intervention.
Les fils de suture cutanée sont le plus fréquemment résorbables, et disparaissent en 15 à 20 jours. A défaut on les retire au 15ème jour environ.
Les risques de l’intervention
Une récupération parfois longue
La cure chirurgicale de la compression du nerf cubital au coude implique essentiellement des risques liés à toute chirurgie des nerfs périphériques.
La chirurgie du nerf cubital a une réputation de bénignité avec seulement 0,2 à 0,5% de complications majeures neurologiques. Dans les cas avancés ( fonte musculaire), la récupération est souvent longue ( 6 à 12 mois ) et le plus souvent incomplète.
Cependant, après l’opération on peut observer, transitoirement, des troubles sensitifs (diminution de la sensibilité, décharge électrique) en relation avec une irritation du nerf. De même, la cicatrice cutanée peut rester inflammatoire et sensible durant quelques semaines.
Enfin, dans un petit nombre de cas, l’organisme peut réagir d’une manière exagérée au geste chirurgical et développer une tuméfaction douloureuse pouvant toucher tout le membre supérieur et entraîner une raideur de la main et de l’épaule (algoneurodystrophie ou syndrome douloureux régional).
Dans tous les cas, l’équipe chirurgicale de Camsup assure une continuité des soins 24h/24, 7jours sur 7 et restent mobilisée, notamment en cas d’évolution post-opératoire compliquée.