Qu’est-ce que l'arthrose du pouce ?
L’arthrose du pouce appelée aussi rhizarthrose du pouce, signifie l’arthrose de la base du pouce. Les cartilages entre le premier métacarpien et le trapèze ont disparu, et les deux os frottent l’un contre l’autre, entrainant douleurs et déformation progressive.
faire le diagnostic de l'arthrose du pouce
La radiologie
La radiologie simple confirme le diagnostic d’une rhizartrose. Elle montre au début un simple pincement articulaire, puis l’apparition de constructions osseuses ostéophytiques. Peu a peu l’articulation se disloque, et les os se déforment. L’importance de la subluxation et du tassement du trapèze sont des éléments déterminants dans le choix du traitement.
Scanner et IRM n’ont le plus souvent aucun intérêt.
le traitement de l'arthrose du pouce
Traitement médical
Au stade initial le traitement de la rhizarthrose est médical:
- le port d’une attelle mettant au repos l’articulation de la base du pouce. Cette attelle peut être portée aussi bien la nuit que pour certains travaux manuels.
- une infiltration intra articulaire de corticoïdes, souvent réalisée sous contrôle radiologique par un médecin radiologue peut amener une amélioration des symptômes durable.
- une injection d’acide hyaluronique (ou visco supplémentation) , peut également être proposée.
Ces traitements peuvent être combinés et amener un soulagement plus ou moins complet.
La chirurgie est indiquée si le traitement médical ne suffit plus à garantir une bonne qualité de vie.
Traitement chirurgical
L’anesthésie
L’anesthésie est habituellement limitée au bras (bloc axillaire).
L’intervention
L’incision cutanée est réalisée à la base du pouce. Le geste chirurgical est adapté en fonction de la technique choisie.
- La trapézectomie, ou résection du trapèze. Il s’agit d’exciser le segment osseux responsable des douleurs. Cette technique est souvent complétée d’une interposition ligamentaire ( ligamentoplastie) , ou prothétique type implant d’interposition en pyrocarbone par exemple
- L’arthrodèse. les surfaces de l’articulation atteinte sont avivées puis les deux pièces osseuses sont maintenues en contact pour obtenir une fusion osseuse entre le trapèze et le métacarpien. Différents moyens peuvent être utilisés (broches, plaques, agrafes…).
- L’arthroplastie (signifie « prothèse »): lorsque la taille du trapèze le permet on peut utiliser une petite prothèse composée de 2 pièces articulées, l’une fixée sur le métacarpien et l’autre sur le trapèze.
Pour chacune de ces techniques, la capsule articulaire est ensuite refermée puis la peau suturée éventuellement sur un drain. La main est ensuite immobilisée dans un pansement et/ou attelle en résine, en attendant la confection d’une orthèse.
les soins post-opératoire
Après l’intervention
Après l’intervention, le patient est ensuite installé dans un lit en salle de réveil , puis retourne en secteur ambulatoire où l’infirmière s’assure de son bien-être. Puis le patient est libéré avec prescriptions et recommandations d’usage.
Le patient est encouragé à mobiliser ses doigts pour éviter leur enraidissement. Le pouce reste la plupart du temps pendant le premier mois post opératoire immobilisé dans une contention libérant la dernière phalange.
Un contrôle clinique et radiologique est organisé le plus souvent 1 ,5 mois après l’intervention.
Les fils de suture cutanée sont le plus souvent résorbables, et disparaissent en 15 à 20 jours. A défaut ils seront retirés au 15ème jour environ.
Les risques de l’intervention
En incisant la peau, il existe un risque que le chirurgien blesse accidentellement un rameau sensitif. Une telle lésion peut engendrer des douleurs parfois durables.
Si la technique choisie est l’arthrodèse (blocage articulaire), il existe un risque de non consolidation (pseudarthrose).
En cas de mise en place d’une prothèse, il existe un risque de luxation, d’usure de la prothèse et de résorption osseuse. Si la taille du trapèze est limité, et ou la qualité osseuse mauvaise , celui ci peut se fracturer engendrant une possible mobilité de l’implant trapezien et finalement une luxation secondaire progressive de la prothèse. Un trapezectomie secondaire peut alors être nécessaire;
Relevons que ces complications, dans la majorité des cas sont découvertes sur les radiographies de contrôle. Elles ne sont pas forcément douloureuses et ne limitent habituellement la fonction du pouce.
Une réaction excessive de la main à l’intervention sous forme d’une tuméfaction douloureuse de la main et un enraidissement progressif du membre supérieur (algodystrophie ou syndrome complexe régional) est rare et survient avec une incidence post opératoire de l’ordre de 5% selon les séries.
le pronostic du traitement chirurgical
Quelle que soit la technique chirurgicale utilisée, le pronostic est favorable. En effet, dans la plupart des cas, l’intervention permet une disparition des douleurs et une amélioration de la fonction du pouce.
La résection simple du trapèze n’entraîne en général pas de complication mais la longueur du pouce et sa force sont partiellement diminuées.
Dans le cas de l’arthrodèse, la force et la longueur du pouce sont préservées mais la mobilité est partiellement restreinte.
Enfin, si les prothèses ont l’avantage d’être efficace sur les douleurs, de maintenir à la fois la longueur du pouce, sa mobilité et sa force, leur durée de vie , comme tout type d’implant reste limitée. Le recul des séries actuelles confirme une durabilité de 85% à 15 ans environ. Bien entendu, ces implants évoluent, et ceux posés actuellement ou à l’avenir auront probablement une durabilité accrue.