La rhizarthrose

Rhizarthrose ou arthrose du pouce
La rhizarthrose du pouce désigne une atteinte articulaire dégénérative le plus souvent, de la base du pouce.

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La rhizarthrose désigne une atteinte articulaire dégénérative le plus souvent, de la base du pouce. Elle peut également être la conséquence d’un traumatisme articulaire ancien ou d’une maladie inflammatoire (poly-arthrite rhumatoide ou non-rhumatoide, goutte ou chondrocalcinose). Cette arthrose, la plus fréquente au niveau de la main, touche dans 80% des cas la femme après 50 ans. Elle a été décrite pour la première fois en 1937 par le Dr FORESTIER alors médecin rhumatologue sur Aix-les-Bains comme la «maladie des couturières ».
Cette arthrose du pouce concerne l’articulation située entre l’os trapèze et le 1er métacarpien, plus rarement celle située entre le scaphoïde et le trapèze. Un examen clinique et un bilan radiologique standard suffit le plus souvent pour établir le diagnostic.

Dr de Mourgues - soin rhizarthrose - camsup
Dr de MOURGUES © camsup
radiologie base du pouce - rhizarthrose
Bilan radiologique : usure et pincement de l’interligne entre le trapèze et la base du premier métacarpien © camsup
L’arthrose commune dite dégénérative, est une usure de l’articulation due au vieillissement et à la destruction du cartilage articulaire. Au début, l’atteinte arthrosique est la cause de douleurs et de perte de force lors de l’usage de la main. Avec le temps, l’évolution se fait vers la déformation et à la raideur du pouce.
Dr Mesquida consultation rhizarthrose
Dr Mesquida © Camsup

Traitement de la rhizarthrose du pouce

Au stade initial, le médecin peut soit prescrire un médicament anti-inflammatoire à prendre par la bouche, soit l’administrer sous forme d’injection locale. Dans ce dernier cas, l’efficacité est jugée comme satisfaisante dans près de 80% des cas, pour une durée d’environ un an en moyenne. L’infiltration idéalement réalisée sous contrôle d’imagerie médicale, peut être répétée, mais son efficacité diminue souvent, et n’empêche pas l’évolution de la maladie.
Dr Benassayag - consultation rhizarthrose
Dr Benassayag © Camsup
On peut également avoir recours au port d’une attelle de protection réalisée sur mesure. Cet appareillage stabilise le pouce et empêche le mouvement de l’articulation malade. Elle peut être portée aussi bien la nuit que pour certains travaux manuels.
Orthèse pôur rhizartrose
Orthèse de repos de l’articulation trapézo-métacarpienne ©Camsup
Ces deux traitements peuvent être combinés et amener un soulagement plus ou moins complet. La chirurgie est l’alternative au traitement médical dit « conservateur ». Celle-ci est indiquée si l’immobilisation ou le traitement anti-inflammatoire sont devenus insuffisants.

Opération d'une rizarthrose

Lorsque la rhizarthrose est avancée et douloureuse, seul le traitement chirurgical se révèle efficace avec un impact net sur les douleurs, tout en préservant la mobilité, la force de serrage et en corrigeant souvent la déformation lorsque celle-ci reste réductible.

Pour évaluer l’intérêt de la chirurgie, le chirurgien peut vous proposer en association avec une mesure des amplitudes et de la force de serrage, un test fonctionnel appelé PROMS (Patient Report Outcome Measurement).

Dans la plupart des cas ce test fonctionnel s’améliore d’un facteur 3 entre avant et après l’intervention. La chirurgie ainsi permet la reprise des activités habituelles, professionnelles et de loisirs en diminuant voir faisant disparaître complètement les douleurs.

Dr Pradel chirurgien main
Dr Pradel © Camsup

Les différentes options chirurgicales

Les différentes options chirurgicales reposent sur plusieurs techniques. Les techniques conservatrices ne traitent pas directement la maladie arthrosique mais ne coupent pas les ponts à un geste ultérieur. On décrit les ostéotomies du premier métacarpien et ou du trapèze en cas de dysplasie sous-jacente, ou la ténotomie distale du long abducteur selon Zancolli qui n’a cependant prouvé son efficacité qu’entre les mains de son auteur.

Les autres techniques décrites sont :

1-L’arthrodèse totale.

En pratique les surfaces de l’articulation atteinte sont avivées puis les deux pièces osseuses sont maintenues en contact pour obtenir une fusion osseuse entre le trapèze et le métacarpien. Différents moyens peuvent être utilisés (broches, plaques, agrafes…). Cette intervention assure l’indolence, mais sacrifie la mobilité d’une articulation décrite comme « la plus importante du rayon de le plus important de la main ». Elle garde cependant quelques indications rares en pratique.

Arthrodèse rhizarthrose
arthrodèse trapézo-métacarpienne

2-La trapèzectomie

C’est à dire l’excision d’un segment osseux responsable des douleurs (ici le trapèze) initialement proposée par Gervis en 1949, est actuellement souvent associée à une interposition tendineuse ou synthétique. Ce geste permet de redonner mobilité et indolence à la colonne du pouce. Ses inconvénients sont une diminution des forces de serrage et surtout un long délai de récupération fonctionnelle (3 à 6 mois).

rhizarthrose
trapézectomie suspension et interposition tendineuse

3- Le remplacement prothétique

L’arthroplastie signifie : mise en place d’une prothèse articulaire. Lorsque la taille du trapèze le permet, il est possible de mettre en place une prothèse composée de 2 pièces articulées : l’une fixée dans le métacarpien et l’autre dans le trapèze.

Prothèse Rhizarthrose
prothèse trapézo-métacarpienne
Dr Pradel - consultation main
Exemple de prothèse trapezo-métacarpienne et taille réelle de l’implant © Camsup

L’engouement suscité par le succès des prothèses totales de hanches a fait apparaître à partir des années 1970 soit il y a près de 50 ans, l’arthroplastie totale trapèzo-métacarpienne. La première série a été publiée en 1973 par le premier concepteur de ce type d’implant : le Dr De la CAFINIERE. Initialement conçu sur un modèle biomécanique de rotule sphèro-sphérique, il faut reconnaître que d’autres implants ont été développés sur d’autres schémas biomécaniques, sans succès durable. Les progrès les plus importants sont à mettre au bénéfice de la compréhension des mécanismes de descellement des implants articulaires avec une amélioration du design des implants, du choix des biomatériaux et des traitements de surface du matériel. Les premiers implants trapézo-métacarpiens non cimentés et revêtus d’hydroxyapatite (biocéramique ostéo-inductrice assurant un procédé d’ancrage actif plus stable dans le temps) apparaissent au début des années 1990.

En pratique : L’intervention pour une rhizarthrose est réalisée en chirurgie ambulatoire, sous anesthésie loco-régionale, c’est-à-dire limitée au bras. Cette intervention se fait au Médipôle de Savoie. 

Service ambulatoire Médipôle de Savoie
Salon d’attente de chirurgie ambulatoire du Médipole de Savoie
Service ambulatoire Médipôle de Savoie
Lors de la mise en place d’un implant, une antibiothérapie est administrée avant l’incision cutanée. Cette incision est réalisée à la base du pouce. Le geste chirurgical est adapté en fonction de la technique choisie.
Dr Debus chirurgie main
Dr Debus © Camsup
Pour chacune de ces techniques, la capsule articulaire est ensuite refermée puis la peau suturée éventuellement sur un drain. La main est ensuite immobilisée dans un pansement et/ou attelle en résine, en attendant la confection d’une orthèse.
Dr de Soras Chirurgie main
Dr de Soras © Camsup

Quels sont les risques de l'intervention ?

En incisant la peau, il existe un risque que le chirurgien blesse accidentellement un rameau sensitif. Une telle lésion peut engendrer des troubles sensitives voir des douleurs parfois durables. Si la technique choisie est l’arthrodèse (blocage articulaire), il existe un risque de non-consolidation (pseudarthrose). En cas de mise en place d’une prothèse, il existe un risque de luxation (très significativement diminué cependant avec les nouvelles prothèses à double mobilité), d’usure de la prothèse (notamment de la pièce en polyethylène qui assure l’interface entre les pièces métalliques), de résorption osseuse avec fracture secondaire ou de décèlement de l’implant. Selon les études méta-analytiques les plus récentes (qui colligent les résultats de plusieurs publications internationales) : 80% des implants sont en place à 10 ans de recul.
Implant trapézo-métacarpien. Contrôle radiologique.
Implant trapézo-métacarpien. Contrôle radiologique.
Relevons que ces complications, dans la majorité des cas sont découvertes sur les radiographies de contrôle. Elles ne sont pas forcément douloureuses et ne limitent habituellement pas la fonction du pouce. Une réaction excessive de la main à l’intervention sous forme d’une tuméfaction douloureuse de la main et un enraidissement progressif du membre supérieur (Algodystrophie appelé dorénavant SRCD : Syndrome régionale complexe douloureux) est rare environ 5 %. Son traitement amène le plus souvent en une résolution des symptômes, dans des durées variables (de l’ordre de 6 à 18 mois). Enfin des complications type hématome, infection secondaire (<1% en chirurgie osteo-articulaire), troubles de la cicatrisation, ou enraidissement secondaire restent possibles.

Quel est le pronostic du traitement chirurgical ?

Quelle que soit la technique chirurgicale utilisée, le pronostic est favorable. En effet, dans la plupart des cas, l’intervention permet une disparition des douleurs et une amélioration de la fonction du pouce. Une perte de force résiduelle, est toujours possible. Les délais de récupérations varient en fonction de la technique réalisée de quelques semaines à près de 6 mois pour les suites d’une trapèzectomie.

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